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Dopo il beato Isidore Bakanja, martire della fede all’inizio del XX secolo, la beata Anuarite Nengapeta, religiosa assassinata per la sua fedeltà a Cristo, e il beato Albert Joubert con i suoi compagni, la Chiesa congolese ha visto il riconoscimento di numerosi testimoni del Vangelo. Ora, a questa luminosa schiera di testimoni di Cristo si aggiunge anche il beato Floribert Bwana Chui, un giovane laico coraggioso, assassinato nel 2007 per aver rifiutato la corruzione.
Un santo del nostro tempo
La messa di beatificazione è stata celebrata domenica 15 giugno 2024 nella basilica di San Paolo fuori le Mura, a Roma, dal cardinale Marcello Semeraro, prefetto del Dicastero delle cause dei santi. A Roma, come nella Repubblica Democratica del Congo, tutti hanno accolto la notizia con gioia, gratitudine e, soprattutto, con fierezza. Infatti, vedere un proprio connazionale elevato a una tale dignità è motivo di orgoglio, ma è anche una sfida.
Nato nel 1981 a Goma, nell’Est della Repubblica Democratica del Congo, Floribert lavorava come funzionario presso l’Ufficio Congolese di Controllo (OCC), incaricato dell’ispezione delle merci importate, in particolare dei prodotti alimentari. Nel luglio 2007 rifiutò con coraggio di far entrare nel Paese delle partite di merci avariate, mettendo così al primo posto la salute pubblica, nonostante le minacce e i tentativi di corruzione. Pochi giorni dopo, il 7 luglio 2007, fu rapito, torturato e assassinato a Goma all’età di 26 anni. Offrì la sua vita per fedeltà alla propria coscienza e alla propria fede, preferendo la morte al compromesso.
La sua testimonianza, forte e attuale, ci ricorda che la santità non è riservata ai tempi antichi né solo a religiosi, suore, sacerdoti o vescovi. In Floribert l’intera Chiesa universale riceve come modello un giovane laico, impegnato nella società e fedele al Vangelo fino alla fine. La sua beatificazione, approvata da papa Francesco nel 2024, conferma la fecondità del martirio cristiano in terra congolese.
Una giovinezza che dà lezione a un mondo corrotto
Il contesto è quello di un Paese corrotto a tutti i livelli. La corruzione è ovunque. Se è vero che i politici sono i primi a essere sotto accusa, bisogna anche ammettere che questo male si è radicato in ogni ambito della vita pubblica nella Repubblica Democratica del Congo.
Scoprire un Floribert Bwana Chui, bisogna dirlo, è una sorpresa che dimostra che è possibile restare integri anche in un ambiente malsano e tossico. Naturalmente, questo comporta andare controcorrente. Il suo martirio è un appello a tutti, una forte chiamata all’onestà e all’integrità. I cristiani, in nome della loro fede, non dovrebbero forse distinguersi? Essi sono quel lievito che deve far fermentare tutta la pasta. Non devono snaturarsi.
Quando questa testimonianza proviene da un giovane di 26 anni, l’eco è ancora più forte. Forse Bwana Chui aveva fatto sue le parole di san Paolo a Timoteo: «Nessuno disprezzi la tua giovinezza, ma sii d’esempio ai credenti nella parola, nella condotta, nella carità, nella fede, nella purezza» (1Tm 4,12).
Ne concludo che la gioventù ha una forza capace di influenzare il mondo, di cambiare il corso degli eventi. Bwana Chui è simbolo di quella gioventù che deve dire «no» ai contro-valori, una gioventù determinata a raccogliere le sfide e a risalire la china là dove gli adulti hanno fallito. Egli ci ricorda che il male che affligge il Congo non è da prendere alla leggera: è profondo e sistematicamente alimentato da “strutture di peccato”. Serve, quindi, un risveglio, un coraggio per dire «basta».
Morire per gli altri, come Gesù
«Nessuno ha un amore più grande di questo: dare la vita per i propri amici» (Gv 15,13). È a questo punto che Gesù ha portato l’amore: fino al dono totale. Amare fino in fondo significa accettare tutto pur di non tradire.
Bwana Chui l’aveva capito bene. Era convinto che nulla fosse più grande dei valori, e che per preservarli valesse la pena di accettare qualsiasi prezzo. Ha amato i suoi fratelli e sorelle congolesi fino al punto di non poterli tradire. Il suo sacrificio ha salvato migliaia di vite; la sua morte ha generato vita.
Bwana Chui ci ricorda che il mondo può diventare migliore se ciascuno accetta di vivere per il bene degli altri, se siamo disposti a pagare il prezzo delle nostre scelte. Questo mondo ha bisogno di testimoni come lui. Bwana Chui è ormai il primo di questi eroi. Che la sua testimonianza fortifichi chi è scoraggiato. Cresciuto nella guerra, interceda per la pace nella sua città, nel suo Paese, nel continente e nel mondo intero.
- In collaborazione con la rivista congolese J’écris Je cris
Bienheureux Floribert Bwana Chui :
Une vie donnée pour sauver la vie
Après le Bienheureux Isidore Bakanja, martyr de la foi au début du XXe siècle, la Bienheureuse Anuarite Nengapeta, religieuse assassinée pour sa fidélité au Christ, ainsi que le Bienheureux Albert Joubert et ses compagnons, l’Église congolaise a vu la reconnaissance de nombreux témoins de l’Évangile. Désormais, le Bienheureux Floribert Bwana Chui, jeune laïc courageux assassiné en 2007 pour avoir refusé la corruption, s’ajoute à cette lignée lumineuse de témoins du Christ.
Un saint de notre temps
La messe de sa Béatification a été célébrée ce dimanche 15 juin 2024 en la Basilique Saint Paul Hors-les-murs en Rome par le Cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des Saints. A Rome comme en République Démocratique du Congo, tout le monde accueille cette nouvelle avec joie et action de grâce et surtout avec fierté. En effet, voir un proche élever à cette dignité est plus fierté mais aussi un défi.
Né en 1981 à Goma, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, Floribert était engagé comme fonctionnaire à l’Office Congolais de Contrôle (OCC), où il était chargé d’inspecter les marchandises importées, notamment les produits alimentaires. En juillet 2007, il refusa courageusement de laisser entrer des cargaisons avariées au mépris de la santé publique, malgré les menaces et les tentatives de corruption. Quelques jours plus tard, le 7 juillet 2007, il fut enlevé, torturé et assassiné à Goma à l’âge de 26 ans. Il offrit sa vie par fidélité à sa foi et à sa conscience, préférant la mort à la compromission.
Son témoignage, puissant et contemporain, rappelle que la sainteté n’est pas réservée à des temps anciens ni uniquement aux religieux et religieuses, prêtres et évêques. En Floribert, c’est la figure d’un jeune laïc, engagé dans la société et fidèle à l’Évangile jusqu’au bout, qui est proposée à l’Église universelle. Sa béatification, approuvée par le pape François en 2024, vient confirmer la fécondité du martyre chrétien en terre congolaise.
La jeunesse qui fait la leçon à un monde corrompu
Le contexte est celui qu’un pays corrompu à tous les niveaux. La corruption est quasiment partout. Si ce sont les politiques qu’on voit en premier, il faut dire que le fléau a su s’enraciner dans tous les domaines de la vie en République Démocratique du Congo.
Trouver un Floribert Bwana Chui est, il faut le dire, une surprise qui annonce qu’on peut rester intègre au cœur d’un environnement malsain et toxique. Il s’agit naturellement d’aller en contre-courant. Son martyre est une interpellation lancée à tous et un appel vibrant à l’honnêteté et l’intégrité. Les chrétiens au nom de leur foi ne doivent-ils être en fait faire la différence ? Ils sont justement ce levain qui doit faire lever la patte. Ils ne doivent donc pas se dénaturer.
Et quand ce témoignage vient d’un jeune homme de 26 ans, l’écho est alors amplifié. Et si Bwana Chui avait compris ces paroles de Sainte Paul à Timothé : “Que personne ne méprise ta jeunesse, mais sois un modèle pour les croyants par tes paroles, ta conduite, ton amour, [ton esprit,] ta foi, ta pureté” (1Tm 4, 12).
J’en déduis que la jeunesse a une force pour influencer ce monde, qu’elle peut changer le cours des évènements. En effet, Bwana Chui est le symbole de cette jeunesse qui doit dire “non” aux antivaleurs, cette jeunesse déterminée à relever les défis et à remonter la pente là que les aînés ont failli. Bwana Chui rappelle que le mal du Congo n’est pas à prendre à la légère. Il est tellement profond et systématiquement entretenu par des “structures de péché”. Il faut pour ce faire un sursaut et du courage pour dire que c’en est trop.
Mourir pour les autres comme Jésus
“Il n’a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime” (Jn 15, 13). C’est à ce point que Jésus avait poussé la mesure de l’amour. Aimer jusqu’au bout c’est accepter tout pour ne pas trahir.
Bwana Chui l’avait bien compris. Il était convaincu que rien n’est plus grand que les valeurs et donc qu’il faut tout accepter pour les préserver. Il a aimé ses frères et sœurs congolais qu’il ne pouvait pas accepter de les livrer. Son sacrifice a sauvé des milliers des vies ; sa mort a donné la vie.
Bwana Chui nous rappelle que ce monde sera mieux si nous acceptons de tous pour le bien des autres, si nous pouvons accepter de payer les prix de nos engagements. Ce monde a besoin de tels témoins et Bwana Chui est désormais le premier de ces héros. Que son témoignage fortifie ceux qui peinent. Ayant grandi dans la guerre, qu’il prie pour la pays dans sa ville, son pays et son continent et le monde entier.
