
Paul Biya al meeting Russia-Africa a San Pietroburgo, il 28 luglio 2023 (© Kirill Kukhmar/TASS/SIPA PRESS)
Version française ci-dessous
A 91 anni, Paul Biya è uno degli ultimi dinosauri politici ancora in carica nel continente africano. Presidente del Camerun dal 1982, detiene il potere da oltre 42 anni, il che lo rende uno dei capi di Stato più longevi al mondo. In vista delle elezioni presidenziali fissate per il prossimo 12 ottobre, una domanda si impone con insistenza: Paul Biya si candiderà per un ottavo mandato?
Opposizione indebolita e popolo rassegnato
Paul Biya è salito alla presidenza nel novembre del 1982, succedendo ad Ahmadou Ahidjo. Da allora ha consolidato il proprio potere, spesso attraverso riforme costituzionali, l’abolizione dei limiti di mandato e un controllo stretto sulle istituzioni. L’emendamento costituzionale del 2008 ha, in particolare, eliminato il limite dei due mandati presidenziali, aprendo così la strada a rielezioni illimitate.
Sebbene non sia ancora giunta alcuna comunicazione ufficiale, diversi indizi suggeriscono che il regime stia preparando il terreno per una nuova candidatura di Paul Biya. Tra questi: le dichiarazioni dei vertici del RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais), il partito al potere, secondo cui Biya rappresenterebbe ancora la «scelta migliore»; l’assenza di un successore chiaramente designato, nonostante le presunte ambizioni di alcuni fedelissimi, in particolare del figlio Franck Biya; e infine la strategia del silenzio mantenuta dallo stesso presidente, che alimenta l’ambiguità rafforzando il controllo politico.
L’opposizione camerunese appare divisa e indebolita, anche se figure come Maurice Kamto (MRC) continuano a criticare con fermezza il regime. La società civile, dal canto suo, manifesta una stanchezza mista a rassegnazione, di fronte a un sistema politico bloccato e scarsamente aperto al cambiamento.
Un ottavo mandato: a quale prezzo?
A 91 anni, l’età avanzata di Paul Biya solleva interrogativi sulla sua reale capacità di guidare un Paese alle prese con molteplici sfide: l’insicurezza nelle regioni anglofone, la povertà persistente, la corruzione endemica e una crescita economica irregolare. La questione della successione diventa dunque cruciale, ma viene accuratamente evitata dal regime, alimentando così tensioni interne.
Se Paul Biya dovesse candidarsi alle prossime elezioni presidenziali, si tratterebbe del suo ottavo mandato, prolungamento di un dominio che solleva numerose critiche, tanto sul piano democratico quanto su quello etico. Una tale candidatura solleverebbe inoltre interrogativi sulla stabilità a medio termine, soprattutto nell’eventualità di una brusca vacanza del potere.
In breve, il Camerun si trova oggi a un bivio. Tra la perpetuazione di un potere personale e l’aspirazione popolare al cambiamento, la scadenza elettorale di quest’anno sarà determinante. Se Paul Biya dovesse davvero correre per un nuovo mandato, sarebbe una scommessa rischiosa per il futuro del Paese, con conseguenze che supererebbero i confini nazionali.
- In collaborazione con la rivista congolese J’écris, je crie
Paul Biya : Vers un huitième mandat ?
À 91 ans, Paul Biya est l’un des derniers dinosaures politiques du continent africain encore en exercice. Président du Cameroun depuis 1982, il totalise plus de 42 ans au pouvoir, ce qui fait de lui l’un des chefs d’État les plus anciens au monde en termes de longévité politique. Alors que l’élection présidentielle est fixée au 12 octobre prochain, une question revient avec insistance : Paul Biya se présentera-t-il pour un huitième mandat ?
Une opposition affaiblie et un peuple résigné ?
Paul Biya a accédé à la présidence en novembre 1982, succédant à Ahmadou Ahidjo. Depuis lors, il a consolidé son pouvoir, souvent à travers des réformes constitutionnelles, la suppression des limitations de mandats, et un contrôle étroit des institutions. L’amendement constitutionnel de 2008 a notamment supprimé la limite de deux mandats présidentiels, ouvrant ainsi la voie à des réélections indéfinies.
Même si aucune annonce officielle n’a encore été faite, plusieurs indices laissent penser que le régime pourrait préparer le terrain pour une nouvelle candidature de Paul Biya. C’est entre autres, les déclarations de cadres du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais), parti au pouvoir, qui laissent entendre qu’il reste le “meilleur choix” ; l’absence d’un dauphin clairement désigné, malgré les ambitions supposées de certains proches, notamment son fils Franck Biya ; la stratégie du silence entretenue par le président lui-même, qui maintient le flou, renforçant ainsi le contrôle politique.
L’opposition camerounaise reste divisée et affaiblie, même si des figures comme Maurice Kamto (MRC) continuent à critiquer le régime avec vigueur. La société civile, quant à elle, exprime une lassitude mêlée à une résignation, face à un système politique verrouillé et peu perméable au changement.
Un huitième mandat : à quel prix ?
À 91 ans, l’âge de Paul Biya interroge sur sa capacité à diriger effectivement un pays confronté à de nombreux défis : insécurité dans les régions anglophones, pauvreté persistante, corruption endémique, et croissance économique en dents de scie. La question de la succession devient alors cruciale, mais demeure soigneusement évitée par le régime, ce qui alimente les tensions internes.
Si Paul Biya se présente à l’élection présidentielle prochaine, ce serait un huitième mandat, prolongation d’un règne qui soulève de nombreuses critiques, aussi bien sur le plan démocratique qu’éthique. Une telle candidature poserait aussi des problèmes en termes de stabilité à moyen terme, notamment dans l’éventualité d’une vacance brutale du pouvoir.
Bref, il faut dire que le Cameroun se trouve à la croisée des chemins. Entre pérennisation d’un pouvoir personnel et aspiration populaire à l’alternance, l’échéance de cette année sera déterminante. Si Paul Biya venait à briguer un nouveau mandat, ce serait un pari risqué pour l’avenir du pays, avec des conséquences qui dépasseraient le cadre national.





