
Paul Kagame e Félix-Antoine Tshisekedi
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Durante il Global Gateway Forum di Bruxelles, il presidente congolese Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ha sorpreso l’opinione pubblica lanciando un appello alla pace e al dialogo al suo omologo ruandese, Paul Kagame. Un gesto che molti hanno salutato come segno di apertura e di maturità politica, ma che non ha avuto a Kigali l’eco sperata. Lungi dall’attenuare le tensioni, sembra anzi averle riaccese. Il governo ruandese ha reagito con virulenza, parlando di «parole vuote», «menzogne» e della «perpetuazione di un discorso vittimista».
Una reazione che solleva una domanda cruciale: a che punto sono realmente i processi di pace di Luanda e di Doha, nati per ristabilire la stabilità nella regione dei Grandi Laghi?
Un gesto di apertura frainteso
Tendendo la mano al vicino ruandese, Félix Tshisekedi sperava verosimilmente di riaprire un canale diplomatico congelato da diversi mesi. Il suo discorso, intriso di fermezza ma anche di speranza, esprimeva la volontà di uscire dal ciclo infernale di accuse e ostilità. Ha insistito sulla necessità di porre fine alla guerra nell’Est della RDC, dove le popolazioni continuano a pagare un pesante tributo alla presenza del M23, movimento sostenuto da Kigali secondo Kinshasa e numerosi rapporti delle Nazioni Unite.
Dal lato ruandese, tuttavia, questa mano tesa è stata percepita come una manovra di comunicazione pubblica più che come una reale volontà di riconciliazione. Kigali rimprovera a Kinshasa di moltiplicare le dichiarazioni accusatorie trascurando, a suo dire, la questione dei gruppi armati hutu ruandesi (FDLR) attivi sul territorio congolese. Tra queste due narrazioni contraddittorie la fiducia appare oggi completamente erosa.
I processi di Luanda e di Doha in stallo
Il Processo di Luanda, sotto la mediazione dell’Angola, e quello di Doha, sostenuto dal Qatar, avrebbero dovuto favorire un cessate il fuoco duraturo e la ripresa di un dialogo sincero tra Kinshasa e Kigali. Ma è evidente che questi meccanismi faticano a produrre risultati. Gli impegni assunti durante i vari incontri non sono mai stati pienamente attuati. Sul terreno, i combattimenti continuano, gli sfollamenti si moltiplicano e gli osservatori regionali stentano a registrare progressi concreti.
L’Angola, che svolge un ruolo centrale nella mediazione, appare sempre più isolata di fronte alla persistente diffidenza tra le due parti. Quanto al Qatar, nonostante i suoi mezzi diplomatici e finanziari, fatica a tradurre in atti le promesse di un dialogo inclusivo. Gli interessi geopolitici ed economici di ciascuno complicano ulteriormente la ricerca di una pace autentica. Ogni Paese sembra difendere la propria lettura della crisi, dimenticando che il dramma umano continua ad aggravarsi.
Un necessario punto di svolta diplomatico
Eppure, la mano tesa di Tshisekedi, anche se respinta, resta un segnale importante. Ricorda che la pace non si costruisce senza coraggio né senza gesti simbolici. Le reazioni di Kigali mostrano che la sfiducia resta profonda, ma non dovrebbero scoraggiare gli sforzi di riavvicinamento. La storia delle relazioni tra RDC e Ruanda è sempre stata segnata da tensioni, riconciliazioni incompiute e dialoghi interrotti. Sarebbe tragico che i due Paesi ricadessero in una logica di confronto permanente.
I processi di Luanda e di Doha non sono morti. Necessitano di una sincera ripresa, con il sostegno di attori regionali credibili e della comunità internazionale. L’Unione Africana, la East African Community (EAC) e le Nazioni Unite dovrebbero svolgere un ruolo più attivo per riportare le parti al tavolo dei negoziati. Ma, al di là delle mediazioni ufficiali, serve un cambio di tono e di prospettiva: passare dal linguaggio delle accuse a una diplomazia della fiducia, in cui ciascuno Stato riconosca la parte di verità dell’altro.
Tra speranza e realismo
Il gesto di Félix Tshisekedi, anche se accolto con freddezza, potrebbe segnare l’inizio di una nuova fase, se la RDC manterrà la propria linea di dialogo e fermezza. La pace non si decreta: si costruisce con pazienza. Il popolo congolese, stanco di guerre e promesse disattese, attende fatti concreti. E se, dietro questa polemica, si celasse un’occasione insperata per ripensare i fondamenti della cooperazione regionale?
Per ora, il clima resta teso. Ma i simboli contano. In una regione ferita dalle rivalità, una parola, un gesto, un incontro possono cambiare tutto. Purché la mano tesa trovi un’altra mano pronta ad afferrarla.
- In collaborazione con la rivista congolese J’écris, Je crie
La main tendue de Tshisekedi à Kagame : geste de paix ou malentendu diplomatique ?
Lors du Global Gateway Forum à Bruxelles, le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a surpris l’opinion publique en lançant un appel à la paix et au dialogue à son homologue rwandais, Paul Kagame. Ce geste, que beaucoup ont salué comme un signe d’ouverture et de maturité politique, n’a pourtant pas eu l’écho espéré à Kigali. Loin d’apaiser les tensions, il a plutôt ravivé les crispations. Le gouvernement rwandais a répliqué avec virulence, parlant de “paroles creuses”, de “mensonges” et de la “perpétuation d’un discours de bouc émissaire”. Une réaction qui soulève une question cruciale : où en sont réellement les processus de paix de Luanda et de Doha, censés ramener la stabilité dans la région des Grands Lacs ?
Un geste d’ouverture mal compris
En tendant la main à son voisin rwandais, Félix Tshisekedi espérait sans doute rouvrir un canal diplomatique gelé depuis plusieurs mois. Son discours, empreint de fermeté mais aussi d’espérance, traduisait la volonté de sortir du cycle infernal des accusations et des hostilités. Il a insisté sur la nécessité de mettre fin à la guerre dans l’est de la RDC, où les populations paient un lourd tribut à la présence du M23, mouvement soutenu par Kigali selon Kinshasa et de nombreux rapports des Nations Unies.
Cependant, du côté rwandais, cette main tendue a été perçue comme une manœuvre de communication plutôt que comme une réelle volonté de réconciliation. Kigali reproche à Kinshasa de multiplier les déclarations accusatrices tout en négligeant, selon lui, la question des groupes armés hutus rwandais (FDLR) actifs sur le territoire congolais. Entre ces deux récits contradictoires, la confiance semble aujourd’hui totalement érodée.
Les processus de Luanda et de Doha dans l’impasse
Le Processus de Luanda, sous médiation de l’Angola, et celui de Doha, soutenu par le Qatar, devaient permettre un cessez-le-feu durable et la relance d’un dialogue franc entre Kinshasa et Kigali. Mais force est de constater que ces mécanismes patinent. Les engagements pris lors des différentes réunions n’ont jamais été pleinement mis en œuvre. Sur le terrain, les combats se poursuivent, les déplacements de populations se multiplient, et les observateurs régionaux peinent à noter des avancées concrètes.
L’Angola, qui joue un rôle central dans la médiation, semble de plus en plus isolé face à la méfiance persistante entre les deux parties. Quant au Qatar, malgré ses moyens diplomatiques et financiers, il peine à traduire en actes les promesses d’un dialogue inclusif. Les intérêts géopolitiques et économiques des uns et des autres compliquent davantage la recherche d’une paix véritable. Chaque pays semble défendre sa propre lecture de la crise, oubliant que le drame humain continue de s’aggraver.
Un tournant diplomatique nécessaire
Pourtant, la main tendue de Tshisekedi, même rejetée, reste un signal important. Elle rappelle que la paix ne se construit pas sans courage, ni sans gestes symboliques. Les réactions de Kigali montrent que la méfiance reste profonde, mais elles ne doivent pas dissuader les efforts de rapprochement. L’histoire des relations entre la RDC et le Rwanda a toujours été faite de tensions, de réconciliations inachevées et de dialogues interrompus. Il serait tragique que les deux pays retombent dans une logique de confrontation permanente.
Les processus de Luanda et de Doha ne sont pas morts. Ils nécessitent une relance sincère, avec l’appui d’acteurs régionaux crédibles et de la communauté internationale. L’Union africaine, l’EAC (East African Community) et les Nations Unies devraient jouer un rôle plus actif pour ramener les parties à la table. Mais au-delà des médiations officielles, il faut un changement de ton et de regard : passer du discours accusatoire à une diplomatie de confiance, où chaque État reconnaît la part de vérité de l’autre.
Entre espoir et réalisme
Le geste de Félix Tshisekedi, même s’il a été mal accueilli, pourrait marquer le début d’une nouvelle phase, si la RDC maintient son cap de dialogue et de fermeté. La paix ne se décrète pas, elle se construit avec patience. Le peuple congolais, lassé des guerres et des promesses sans lendemain, attend des actes. Et si, derrière cette polémique, se cachait une occasion inespérée de repenser les fondements de la coopération régionale ?
Pour l’instant, le climat reste tendu. Mais les symboles comptent. Dans une région meurtrie par les rivalités, un mot, un geste, une rencontre peuvent tout changer. Encore faut-il que la main tendue trouve une autre main pour la saisir.





